L’homme était visiblement souriant, d’un sourire de grande sympathie. Sokomoko monta dans le train vers lui pour confier à ses bons soins son fils chéri qui marchait derrière lui.

– Tiens, Joseph, voici l’enfant! dit le père qui s’empressa de s’assurer avec soins une protection contre la bousculade pour le précieux colis humain.

Celui-ci grimpa avec peine à la portière du premier wagon, tandis qu’il fut reçu généreusement d’en-haut par les mains de monsieur Sita. Le gars prit l’enfant et le conduisit dans le fond de la voiture où les voyageurs semblaient être peu confinés.

L’enfant prit place dans un siège spongieux tandis que son père, venant après lui, disposa les bagages du jeune voyageur en haut, au-dessus de sa tête, sur le porte-bagages.

Monsieur Sita, le contrôleur de train, et Sokomoko étaient des agents du Chemin de fer Congo-Océan. L’un était contrôler de train te l’autre manœuvre puis surveillant de la voie ferrée. Il était devenus amis de longue date. Ce ne fut donc pas à un étranger que le père confia son cher fils Saminou pour le conduire à Brazzaville, au domicile de Mâ Pauline, sa dite tante paternelle, voisine et sœur adoptive de Sokomoko. L’enfant devait voyager dans les bons soins de monsieur Sita, sans aucuns frais, pour écrire l’histoire d‘un enfant-colis oublié dans un train.

Bercé par la course effrénée de la machine qui sifflait et filait sans détour, il pouvait revoir dans sa pensée comment il a vécu ses vacances.

Dehors, on n’apercevait plus rien de la luxuriance végétative des abords de la voie ferrée, car il faisait déjà nuit. On entendait plutôt les rafales continuelles des herbes au passage du train. On pouvait aussi voir les reflets extérieurs et agités des lumières intérieurs des voitures rivalisant de vitesse la longue et sinueuse ferraille en furie.

Ainsi voyagea Saminou, le petit colis humain, expédié d’entre les mains “paternelles” de son porteur. Le train sifflait maintenant en pleine cité capitale, Brazzaville. Quelqu’un questionna sur l’heure d’arrivée, et personne même ne lui répondit. On entendait maintenant les grincements des roues métalliques résistant sur les rails pour le freinage du train.

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