Le « vivre ensemble » a fait l’objet d’une réflexion philosophique et poétique de Saphia Wesphael sur les rêves et la vie en société. Elle l’a présentée dans sa chronique « Droit de Citer », sur la chaîne belge de télévision francophone LN24. La jeune fille de 27 ans a captivé le public, le lundi 07 septembre 2020, à l’occasion de la nouvelle émission de débat intitulée « les visiteurs du soir ». Saphia Wesphael a fait un plaidoyer pour la nécessité pour nos sociétés de « s’enivrer de rêver » toujours du « vivre ensemble ». Alors, comment incarner l’enivrement de ces rêves dans un monde actuel déshumanisé ? Aussi, dans sa vision philosophique et poétique, elle a réalisé une brève promenade virtuelle à travers le monde. Un bref tour d’actualité a suffi pour passer en revue quelques exemples de barbaries dans le monde. La conquête de la justice et l’altérité dans l’humanité, n’est-ce pas encore à ce jour un voyage à réaliser?

saphia wesphael

Les rêves sans trêve du «vivre ensemble»

La première chronique de Saphia Wesphael a débuté par une citation de Charles Beaudelaire, poète français du 18ème siècle. Cette citation est la suivante : « il faut être toujours ivre. Tout est là. C’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos efforts et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve ».

A partir de cet extrait, Saphia Wesphael a eu l’audace d’inviter le public à « rêver pour construire une société où le concept du vivre ensemble serait de mise. Or on ne peut vivre ensemble dans une société sans faire cas de l’autre. Dans son approche, la chroniqueuse a assimilé cette conquête à un voyage.

 En principe, le voyage suppose qu’il faille se transporter d’un point vers un autre point. Dans le cas présent, cet point, c’est l’objet de cette conquête, à savoir: la justice en faveur de l’altérité. Concrètement, cela veut dire que le monde, la société, ou même la famille, ne saurait exister indépendamment des autres. D’où la nécessité de se faire violence et accepter l’autre, une composante à part entière de l’humanité.

Le grand voyage vers la conquête de la justice pour le «vivre ensemble»

L’idée d’un grand voyage nous paraît la chose la plus intéressante dans la vision de la chroniqueuse. Il s’agit d’oser rêver de justice et oser « faire bloc pour aller la chercher ». C’est ici que se définit le voyage vers la justice, car il faut bien aller, se déplacer pour l’obtenir. La justice ressemble à un point qu’il sied d’atteindre pour un savoir « vivre ensemble » durable. Saphia Wesphael de dire : « Osons donner à notre éphémère des allures d’éternité, parce que notre éphémère, c’est le futur de ceux qui nous suivrons ».

Aussi, relève la chroniqueuse Saphia: « c’est en voyageant dans les yeux de l’autre qu’on découvre le monde». Pour connaître les souffrances de l’autre, il suffit de le considérer du regard. On découvrira alors que derrière un regard se cachent tant d’incertitudes et de problèmes nécessitant une assistance. Mais les injustices se commettent autour de la planète, dans l’indifférence totale de ceux qui étaient censé intervenir pour les arrêter. Dès lors, le voyage sur terre, devient un enfer pour les plus faibles de la société.

Ainsi toute conquête nécessite un voyage, une avancée vers les objectifs. Ce mouvement de l’esprit est un véritable voyage que l’être humain doit faire sur le chemin de la justice.

La conquête de la justice, un voyage à effectuer

A ce jour, la conquête de la justice reste une vue de l’esprit, un voyage à effectuer. Car, le monde de justice dont rêve l’humanité ne relève encore que d’une utopie. Et pourtant, a-t-elle affirmé, ce rêve demeure une nécessité. Aussi, lui paraît-il tout évident et aussi important de rêver.

Saphia Wesphael a relevé qu’il ne s’agit pas de s’immerger dans des fantasmes. Il ne s’agirait pas non plus de miroiter des discours politiques et démagogiques. Le « vivre ensemble » ne signifie pas dissimuler une indifférence visiblement coupable. Il ne se réjouirait non plus de « l’abandon de toute partie de la population », ou de « celle que l’on juge de trop, ou « pas trop comme nous » ».

Un voyage virtuel sur l’actualité de l’inhumanité dans le monde

Voici ce que Saphia Wesphael a déclaré, faisant un tour de voyage virtuel sur l’actualité dans le monde.

« Je me dis simplement que c’est difficile de rêver ses propres rêves quand tant d’autres sont privés de rêver les leurs. Je me dis que c’est difficile de rêver ses propres rêves en se réveillant chaque matin dans un monde où, en Chine, des hommes et des femmes, par le seul fait de leurs convictions religieuses sont enfermés dans des camps et réduits à l’esclavage pour garantir nos jouissances consuméristes. Où, en France, une députée est dessinée le cou enchaîné par le seul fait de sa couleur de peau, parce qu’un journal préfère, à la critique argumentée d’une position politique, les caricatures néo-esclavagistes. Où, en Amérique, la mort filmée d’un homme sous le genou d’un policier n’a pas suffi à conscientiser ses pairs pour qu’il soit le dernier. Où, en Belgique, dans les coulisses de notre plat pays à nous, où on boit pourtant fraternellement des bières, tout en mangeant des frites, un homme pousse virtuellement son dernier souffle sous un salut nazi. »

saphia wesphael

Parlant des rêves, lesquels constituent déjà des voyages virtuels, Sophia Wesphael parle« de la façon dont on pourra s’assurer la liberté ». Un bon voyage est le résultat de la liberté. Quand il s’agit de la liberté de « rêver sans manger les rêves des autres », alors un vrai rêve abouti toujours à faire du visionnaire le conquérant de cette liberté.

Les rêves n’ont pas qu’une seule couleur pour le «vivre ensemble»

Sophia Wesphael a conclu pour dire que : « les rêves n’ont pas qu’une seule couleur. Ils sont vibrants, exaltants, contrastés, parfois clivants, mais ils n’ont qu’une seule couleur. Ils nous rapprochent, ils nous séparent pour un moment ou irrémédiablement, mais ils n’ont pas qu’une seule couleur ». Elle fait remarquer, à juste titre, que, les rêves peuvent connaître des variabilités, des succès ou des échecs.

Ces voyages virtuels ou projections de l’imaginaire dans le temps et l’espace, ressemblent quelque part, aux voyages réels. De ce point de vue, les voyages réels rencontrent aussi bien des moments de bonheur, de douleurs, de difficultés voire de séparations temporaires ou durables, voire éternels. Par exemple, au cours d’un voyage, une mort subite peut être déclaré au cours d’un accident et créer une séparation éternelle.

RETROUVEZ ICI L’INTEGRALITE DU TEXTE ET LA VIDÉO DE LA CHRONIQUE DE SAPHIA WESPHAEL

 

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