Depuis le 07 novembre 2020, les médias ont pris des ailes au soleil de l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Elles ont entrepris de couler et couler encore encres et voix sans dessécher. Au centre de l’histoire, une femme-astérisque, KAMALA DEVI HARRIS qui se hisse au firmament d’une grande nation, les Etats-Unis d’Amérique.

Dès lors, la tentative a l’air si alléchant de revisiter l’épopée du grand voyage de Kamala Devi Harris. Cette femme de couleurs court à l’apogée de la magistrature. Le parcours de cette étoile montante nous permet de comprendre avant tout comment elle est arrivée au monde?

Kamala Devi Harris : histoire d’une enfant née au carrefour des parents immigrés

Kamala Devi Harris naquit en 1964 de Donald J. Harris, son père. Cet ancien  économiste et professeur de l’université Stanford, immigra aux Etats Unis de son pays d’origine, la Jamaïque. Lorsqu’il arriva aux Etats-Unis pour des études en 1961, il obtint un doctorat à l’université de Californie à Berkeley.

La mère de Kamala Devi Harris s’appelait Shyamala Gopalan. Elle aussi immigra de son pays, l’Inde, aux Etats-Unis. Biologiste, il fut aussi oncologue et cancérologue. Elle arriva aux Etats-Unis en 1960 pour faire ses études à l’université de Californie à Berkeley. Elle décrocha aussi un doctorat en endocrinologie.

Certainement, Kamala Devi Harris fut née au carrefour de l’histoire : les études de ses parents à l’université de Californie.

Un séjour Montréal et retour déterminant à Washington

Au fait, lorsqu’elle eut atteint l’âge de sept ans, ses parents immigrés décident de se séparer. Bientôt, Shyamala Gopalan, sa mère obtint un poste à l’Hôpital général juif, à Montréal. En même temps, elle fut employée comme enseignante à l’Université McGill, institution royale pour l’avancement des sciences. Cette université est l’une des plus anciennes du Canada. Ce fut-là que Kamala Devi Harris a vécu son séjour canadien. Elle était dans les bons soins de la compagnie de sa mère, de 1976 à 1981. Après ses études primaires et secondaires au Québec, elle obtint un diplôme de fin d’études en 1981.

Revenue aux États-Unis, à Washington, elle suivit ses études à l’université Howard à Washington. Cette université a été fondée pour accueillir les étudiants afro-américains dans une période caractérisée par la ségrégation.

Kamala Harris a passé sa jeunesse à Oakland, en Californie. Elle a été inspirée par la lutte de ses parents immigrés pour les droits civiques. Elle a eu une formation en science politique, puis en droit à l’université de Californie en 1989. C’est en Californie qu’elle devint membre du barreau de Californie en 1990. C’était la première étape du couronnement d’un profil en magistrature qui allait se poursuivre sur un chemin d’auréole.

Tout cela n’aurait pas été possible, sans dessein ni exploits d’immigrés aux origines en triple dimension.

Voyager aux origines de Kamala Devi Harris en trois dimensions

Pourquoi l’épopée des origines de Kamala Devi Harris se décline en trois dimensions? D’abord parce que son père vient de la Jamaïque. Ensuite, parce que sa mère est d’origine indienne. Enfin, en raison du fait qu’elle-même est née américaine. Soit une aventure merveilleuse d’un destin d’immigrés au carrefour des continents (Asie, Caraïbes et Amérique du Nord).

Son origine jamaïcaine

On pourrait dire que Kamala Devi Harris est le fruit d’une richesse culturelle et génétique. Bien que sa mère se séparât de son père, nous croyons que Kamala a reçu l’influence de ses parents. On peut, par exemple, pointer les réalités culturelles des origines jamaïcaines de son père.

La Jamaïque est l’un des pays des Caraïbes. Or les Caraïbes est une sous-région d’Amérique multiculturelle. Les jamaïcains sont descendants des premiers habitants (les Taïnos) et des immigrés (les conquérants espagnols, puis britanniques). La culture de la Jamaïque résulte donc d’une combinaison des différentes cultures des peuples ayant habité l’île. Cette combinaison culturelle est aussi multiraciale, enrichie du peuplement par les anciens esclaves venus d’Afrique de l’Ouest. En effet, cette richesse est l’émanation de la traite des nègres, devenue la force culturelle dominante en Jamaïque. Il faut aussi ajouter l’impact de l’immigration chinoise et indienne sur l’île, avec leur culture orientale. L’immigration anglaise a produit une langue officielle, l’anglais local, tandis que la langue locale principale reste le créole jamaïcain.

Son origine indienne

L’élection de Kamala Harris a fait la fierté de Thulasendrapuram, village de son grand-père maternel, P.V. Gopalan, dans l’Etat du Tamil Nadu (Sud). Intellectuellement, son grand-père a occupé de hautes fonctions  de l’Etat indien. Les habitants de ce village se sont félicités de leur fille. Car celle-ci est la toute première de l’histoire à accéder à la vice-présidence américaine à l’âge de 56 ans. On peut aussi voir en elle, sans nul doute, l’incarnation de l’héritage intellectuel de son grand-père maternel !

Tout cela pour dire que la dimension culturelle de Kamala Devi Harris est d’une fierté pour ses origines indiennes.

L’Inde est un pays d’Asie du Sud qui est véritablement un foyer de civilisations parmi les plus anciennes du monde. C’est un pays de fortes traditions civilisationnelles dès 3000 av. J.-C. dont l’histoire a connu d’importantes valeurs. Il a connu l’émergence de grandes religions comme le bouddhisme et l’hindouisme. A l’actif de son histoire, on peut mettre de vastes empires et d’importantes valeurs linguistiques et culturelles. L’Inde a également connu une histoire migratoire très remarquable, d’où le développement des routes commerciales dès l’Antiquité. L’Inde a aussi subi l’influence coloniale européenne des britanniques, au milieu du xixe siècle.

Ainsi, la dimension culturelle d’origine indienne trône dans le sang de Kamala Devi Harris.

Cependant, suffirait-il de parler des couleurs de ses origines multiculturelles pour expliquer son élection à la vice-présidente des USA ? Non, il faut certainement voir d’autres raisons d’ordre culturel, professionnel et politique. Celles-ci sont fortement intrinsèques à la personnalité et au profil intellectuel de Kamala qu’elle s’est réellement forgée en terre.

Son origine américaine

A en croire les médias, Kamala Devi Harris ne doit pas, certes, sa réussite à son identité. Ceux-ci mettent plutôt à son actif de son élection ses décennies de militantisme pour les valeurs progressistes. Pourtant, il ne faut pas pour autant oublier ses atouts académiques et culturels. Sa brillante carrière professionnelle de magistrat, en dépit de certains reproches, retrace de cette femme un passé riche en expériences.

Au fil des temps, Kamala Devi Harris a subi la triste réalité d’une fille d’immigrés. Dans une société américaine faite de ségrégation raciale, cette réalité avait une force indéniable. A cause de la ségrégation, elle n’avait pas le droit de jouer avec les enfants blancs. En dépit de cette triste réalité raciale, bien qu’issue de la classe moyenne, elle a été une brillante élève.

Nul n’est sans ignorer que l’histoire des immigrés aux USA est jonchée de difficultés et de complexités. Le fulgurant succès Kamala Devi Harris, témoigne bien qu’elle a nourri un grand rêve. Ce rêve est celui d’être première femme partout, sinon deuxième, dans le voyage vers l’apogée de la magistrature. 

L’auréole d’une carrière de première femme procureure et procureure générale

Avocate de formation Kamala Haris a un cursus auréolé d’une formation de magistrat. Elle a successivement été avocat au barreau de Califormie en 1990 et procureure à San Franscisco en 2004. Ayant occupé ce poste pendant huit (8) ans, elle fut élue à deux reprises procureure générale de la Californie. En toute évidence, cette posture a fait d’elle constamment une première femme. A cette effet, la magistrate a été la première personne de couleurs à diriger les services judiciaires de cet Etat. Elle s’est distinguée par une réforme drastique de la police.

C’est pourquoi, en 2015, elle a mené une étude sur l’usage léthal de la force (y compris dans les prisons). Elle a également analysé les préjugés racistes qui caractérisent la police aux Etats-Unis. Les résultats de ces études ont abouti à des programmes de formation spécifiques au sein de la police. Pour cette raison, Kamala Devi Harris a dû augmenter les ressources destinées aux enquêtes contre les violences policières. Elle a été la seule magistrat aux Etats-Unis à rendre obligatoire la caméra piéton pour la surveillance des policiers.

Kamala Devi Harris se fait remarquer pour ses positions militantes contre l’absentéisme scolaire. Elle prend durement position pour les droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles, pansexuelles et transgenres).

La première femme originaire d’Asie du Sud, deuxième sénatrice noire de l’Histoire des Etats-Unis et deuxième femme noire colistière

En janvier 2017, elle partit de la Californie pour prêter serment au Sénat, à Washington. Ainsi, elle devint la première femme originaire d’Asie du Sud et deuxième sénatrice noire de l’Histoire des Etats-Unis.

Kamala Devi Harris a farouchement lutté contre la politique anti-immigration du parti républicain de Donald Trump. En sa qualité d’enfant née de parents immigrés, elle a combattu cette politique d’isolationnisme. Elle a condamné l’isolation des familles immigrées d’Amérique centrale dans des camps des barbelées.

Kamala Harris a fait preuve de grande fermeté, lors des interrogatoires de Brett Kavanaugh, accusé d’agressions sexuelles. Elle s’est durement caractérisée comme Sénatrice, contre ce candidat peu exemplaire au poste de juge à la Cour suprême. Aussi, a-t-elle toujours montré sa dureté envers des candidats à la présidence. Elle a même accusé Donald Trump de «prédateur à la Maison-Blanche!».

Son destin de pionnière a fait d’elle colistière, et vice-présidente de Joe Biden déclaré élu depuis le 7 novembre 2020.

La première vice-présidente de couleurs aux Etats–Unis sous le président Joe Biden

Kamala Devi Harris est aujourd’hui la première femme d’origine noire à être élue à la vice-présidence des Etats –Unis. Par cette élection au travers de Joe Biden, elle devient aussi deuxième femme noire, après Charlotta Bass. Cette dernière a été la première afro-américaine à avoir possédé et exploité un journal aux États-Unis. Notamment, il s’agit du journal le California Eagle, de 1912 à 1951. En 1952, elle est devenue la première femme afro-américaine à être candidate du Parti progressiste à la vice-présidence des États-Unis.

L’ancienne sénatrice Kamala Harris est une pionnière qui a longtemps rêvé de devenir la première présidente des Etats-Unis. Grâce au choix de Joe Biden, ce rêve a commencé à atteindre le sommet, depuis le 07 novembre 2020. En sa qualité de première vice-présidente noire du pays, à 56 ans, il ne lui reste qu’une seule probabilité.

Peut-on conclure? Car l’épopée de Kamala Devi Harris n’est pas encore arrivée à son apogée. Sans nul doute, la victoire de Joe Biden la rapproche du trône américain. Ce rêve légitime n’est pas un hasard du tout. Il est certainement nourri et soutenu, depuis longtemps, par le refrain de sa mère. Pour cette dernière, sa fille ne devait jamais être la queue mais la tête. Pour autant, sa mère lui répétait: « tu seras peut-être la première à accomplir de nombreuses choses. Assure-toi de ne pas être la dernière ». En tout état de cause, pourrait-elle voir s’ouvrir en file droite sa candidature à la présidence des Etats-Unis en 2024? Si cela était, quel rôle positif jouerait Kamala Devi Harris, dans un tel horizon en perspective? Par précaution, nous sommes certainement encore loin de le prédire.

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